Quelles destinations choisir pour un Volontariat International en Entreprise ?


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Avec près de 10 000 contrats signés par an, le Volontariat International en Entreprise prend de l’ampleur chaque année. Ce séjour professionnel à l’étranger, plus communément appelé le V.I.E., est un bonus pour accélérer sa carrière. Une étude réalisée par le gestionnaire de volontariat en entreprise, Business France, présente les chiffres-clés du phénomène. Quelles sont les destinations privilégiées par ceux qui ont déjà tenté l’expérience ?

Le Volontariat en entreprise : une alternative au stage

Mis en place par une loi du 14 mars 2000, le Volontariat International en Entreprise n’est pas aussi commun que le stage à l’étranger ou le service volontaire européen. Pourtant, le V.I.E. crée chaque année 10 000 contrats (9 200 en 2016). En pratique, il s’agit d’une immersion professionnelle dans une entreprise française implantée à l’étranger. L’emploi occupé peut concerner plusieurs secteurs d’activité comme la culture, le marketing, l’environnement ou encore l’humanitaire. Le volontariat est présenté comme une forme de service civique mais il est bien plus avantageux en termes d’opportunités professionnelles. En effet, l’emploi occupé est généralement un poste à responsabilité. Le volontariat en entreprise peut se réaliser entre six et vingt-quatre mois. Surtout, le V.I.E. est une manière de vivre une expérience dépaysante. Pour être éligible, un V.I.E. requiert de travailler au moins deux cents jours à l’étranger.

Qui est concerné par le V.I.E. ?

Le profil-type du volontaire déjà parti ressemble un homme de 26 ans qui a obtenu un Master (Bac +5). Le jeune diplômé a essentiellement travaillé dans les secteurs de l’ingénierie et du commerce. Son volontariat concerne le domaine bancaire et la finance. Le volontaire est majoritairement parti directement après ses études (56%) ou après une première expérience professionnelle (39%). Mais, le volontariat en entreprise ne se cloisonne pas qu’à ce profil. En revanche, pour postuler à l’une des offres de Volontariat International en Entreprise, il est nécessaire de remplir quelques conditions.

  • Avoir entre 18 et 28 ans au moment de l’inscription au programme.
  • Être de nationalité française.
  • Justifier d’un casier judiciaire vierge.
  • Ne pas être contractuellement rattaché à une entreprise privée ou publique.

Certaines destinations et types de programmes exigent, en outre, des conditions linguistiques, professionnelles ou universitaire comme l’obtention d’un diplôme bien spécifique. S’il est possible de candidater à un domaine différent du sien dans un service civique classique par exemple, c’est plus compliqué pour le V.I.E. Les postes occupés exigent suffisamment de connaissances, d’où la forte proportion de bac +5 (92% des volontaires). Par ailleurs, le V.I.E. ne concerne pas les domaines liés au sciences humaines et au droit par exemple.

Quelques exemples de postes occupés

  • Responsable de Service après-vente (SAV) à Budapest en Hongrie.
  • Business developer en commerce international, à Chicago aux Etats-Unis
  • Responsable de Développement commercial, à Baden-Baden en Allemagne.
  • Business developer en assurance, à Dakar au Sénégal.

les avantages à opter pour le V.I.E.

Les avantages à pratiquer un volontariat professionnel pendant au moins six mois sont légions. Le candidat volontaire a l’opportunité d’avoir un poste à responsabilité dans un pays étranger. Par conséquent, c’est un véritable tremplin professionnel qui comporte quelques atouts :

  • Les frais de voyage sont pris en charge par l’entreprise ou par la filiale partenaire du groupe français.
  • Une aide au logement peut être proposée par les recruteurs.
  • L’appui de l’ambassade française basée à l’étranger en cas de demande particulière.

 

98% des anciens volontaires recommandent le V.I.E.

Le Volontariat international professionnel a plutôt bonne presse. Si bien que le journal Les Echos lui a consacré une large infographie dans son supplément Les Echos Start paru ce jeudi 18 octobre. Parallèlement, Business France a mené une enquête approfondie sur le Volontariat International en Entreprise, en février dernier. L’établissement public né en 2015 est l’unique gestionnaire de ce programme en France. C’est donc vers cette organisme que doit se tourner un jeune désireux d’en savoir plus. Business France a interrogé plus de 1552 jeunes partis à l’international entre 2015 et 2017.

L’étude est instructive à plus d’un titre. Il en ressort notamment que la grande majorité des volontaires (98%) le préconisent à des jeunes diplômés soucieux de s’insérer dans la vie active. Pour ceux qui ont déjà tenté l’expérience, les objectifs sont atteints. Le premier est d’avoir une perspective internationale (93%). Il s’agit aussi d’augmenter leur employabilité au moment de rentrer dans le concurrentiel marché du travail. 75% des interrogés signalent ainsi que le programme a accéléré leur carrière. Un volontaire sur deux s’est même vu proposer un contrat d’embauche à la fin de son V.I.E.

Les destinations les plus attractives

En théorie, il n’existe aucune limite de continent ou même de destinations pour réaliser un Volontariat International en Entreprise. La mondialisation est le principal facilitateur de volontariat à l’étranger. Les entreprises françaises utilisent massivement la délocalisation pour s’implanter aux quatre coins du globe. C’est autant une manière de faire baisser les coûts de mains d’œuvre et de production qu’accroître leur notoriété internationale. En 2013, d’après l’Insee, les quelques 2 500 groupes français implantés à l’étranger contrôlaient 37 000 filiales. Celles-ci employaient 5,4 millions de salariés il y a cinq ans. Un Volontariat International en Entreprise (V.I.E.) peut donc s’effectuer à n’importe quel endroit du monde. En 2017, Cadremploi révèle que 2 549 entreprises ont recruté au minimum un volontaire au sein d’une filiale, d’une petite ou moyenne entreprise (PME) ou d’une société partenaire.

Malgré tout, l’étude réalisée par Business France et Edhec Newgen Talent Centre révèlent que deux continents sont essentiellement pourvoyeurs d’offres de V.I.E. Les pays qui attirent les candidats sont en général proche de l’Hexagone. En effet, pour près d’un volontaire sur deux (48%), son séjour se déroule en Europe occidentale. Loin derrière, le second territoire prisé est l’Amérique du Nord. Les Etats-Unis et le Canada réunis accueillent près de 17% des volontaires. Les autres parties du monde offrent moins de possibilités et demeurent des destinations surtout prisées par les amoureux de voyage insolite. En nombre de volontaires, les destinations les plus accueillantes sont les Etats-Unis (1 385 volontaires), la Belgique (1 355) et l’Allemagne (1 015).

  • L’Europe occidentale : 48%.
  • L’Amérique du Nord : 17%.
  • L’Asie-Pacifique : 14%.
  • L’Afrique subsaharienne : 6%.
  • L’Amérique latine : 5%.
  • L’Europe centrale et orientale : 4%.
  • L’Afrique du Nord : 3%.
  • Le Moyen-Orient : 2%.
  • L’Asie du Sud : 1%.

Les jeunes diplômés partis avec le programme Volontariat International en Entreprise évoquent la possibilité de fuir une situation professionnelle morose dans l’Hexagone. La perspective de toucher un meilleur salaire encourage aussi les candidatures aux différentes offres d’emploi.

Les Etats-Unis

Toucher du doigt l’American Dream est un rêve pour de nombreux Français soucieux de vivre une expérience à l’international après leurs études. De nombreuses entreprises françaises sont implantées outre-Atlantique. C’est le cas de Renault ou encore Air France. Près de 1 385 volontariats en entreprise sont partis dans le pays de l’oncle Sam entre 2015 et 2017. Celui-ci a l’avantage de grassement rémunérer les jeunes diplômés français. En effet, selon les différents états, il peut espérer toucher entre 2 481 et 3529 euros par mois.

Le Canada

Le Canada est régulièrement loué pour la qualité de vie qu’il propose. Le pays de la feuille d’érable est, en effet, en pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs. Dans la province francophone de Québec, les secteurs des technologies de l’information et de l’environnement sont, par exemple, en demande constante. Un volontaire canadien peut toucher près de 2 217 euros. C’est un peu moins (1 912 euros) dans la partie francophone du pays. En dehors d’avantages professionnels, le Canada propose un cadre dépaysant dans cette région du monde composée de 42 parcs nationaux. 401 jeunes diplômés français ont choisi de s’implanter au Canada durant leur V.I.E.

La Belgique

Le voisin belge est la seconde destination en termes de nombres de V.I.E. proposés. Ils sont 1 355 à s’être implantés de l’autre côté de la frontière. La Belgique présente des avantages professionnels. Le marché du travail est réputé plus ouvert qu’en France. Et, le taux de chômage ne s’établit qu’à 8,6%. Le Smic n’existe pas en Belgique. Chaque branche et chaque secteur fixe donc son propre salaire. Un volontaire peut ainsi toucher 1 788 euros par mois durant son séjour d’au moins six mois en terres belges.

Le Royaume-Uni

La Grande-Bretagne est une destination privilégiée par les étudiants pour parfaire leur pratique de la langue de Shakespeare. Partir en Angleterre, en Irlande, en Ecosse et au Pays de Galles est un bon moyen d’accroître ses compétences linguistiques dans la première langue la plus influente au monde. Le Royaume-Uni accueille aussi des expatriés pour des raisons professionnelles, à l’image des nombreuses entreprises françaises sont installés sur tout le territoire. C’est le cas du groupe Alstom spécialisé dans les transports ferroviaires. Les jeunes diplômés qui s’envolent pour l’une des destinations composant l’île touchent en moyenne 1 600 euros outre-Manche. La fiche de paie augmente lorsque le V.I.E. est basé à Londres (environ 2 000 euros).

L’Allemagne

En France, il est courant de vanter le fameux modèle allemand concernant sa politique d’emploi. En Europe, le premier partenaire économique de la France figure d’eldorado du travail en Europe. 1 015 jeunes diplômés français ont donc traversé le Rhin pour effectuer un V.I.E. pour obtenir un salaire moyen de 1 930 euros. Plus de 2 500 entreprises françaises et leurs filiales sont située à Berlin, à Munich ou à Hambourg. La proximité avec la France et une situation de quasi plein emploi en font donc une destination idéale pour démarrer une carrière à l’international.

La Chine

L’autre grande puissance commerciale du monde pourrait devenir la première du nom d’ici la fin de l’année. La Chine peut notamment se targuer d’avoir un taux de croissance à +6,5% au troisième trimestre 2018. L’Empire du Milieu accueille près de 1 800 entreprises françaises de moins de 250 salariés. La plupart se situe dans l’est du pays autour des régions de Shangaï ou Jiangsu. La Chine a accueilli 486 volontaires français entre 2015 et 2017. En moyenne, ces derniers ont touché 2 400 euros (et 2 800 euros dans le territoire indépendant de Hong-Kong).

Le Luxembourg

Comme la Belgique ou l’Allemagne, le Luxembourg offre une proximité séduisante avec la France pour les jeunes diplômés. Surtout, le pays est, comme la Suisse, reconnu pour sa qualité de vie professionnelle. Les entreprises luxembourgeoises proposent des salaires plus élevés que dans l’Hexagone. Une majorité des 294 volontaires a déclaré avoir touché plus de 2 000 euros par mois durant leur excursion à l’étranger. Le septième plus petit européen est surtout reconnu pour être un pôle financier et bancaire majeur. Il s’adresse donc particulièrement aux Français qui ont un diplôme dans ces secteurs d’activité porteurs d’employabilité.

Objectif : augmenter les départs d’ici 2023

L’établissement public Business France en charge de la gestion des V.I.E. prévoit une augmentation des contrats d’ici cinq ans. En effet, le gouvernement a fixé un objectif de croissance à hauteur de 20%. Le Volontariat International en Entreprise devrait donc connaître une notoriété plus importante dans les années à venir. Business France fait notamment un travail auprès des entreprises implantées à l’étranger qui ne connaissent pas cette possibilité de dénicher des jeunes talents français. Le programme s’inscrit donc dans une réelle logique de mobilité internationale. Les pouvoirs publics estiment que l’insertion des jeunes diplômés dans la vie active passe par une expérience à l’étranger.

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